Alors que le marché du neuf est au plus bas, Sylvia Pinel espère toujours créer de nouveaux logements sociaux dans les villes où le marché est qualifié de “tendu”. Afin d’atteindre ses objectifs, la nouvelle ministre du Logement a décidé de mettre en place une politique de relance de la construction via, notamment, un nouveau dispositif de défiscalisation : la loi Pinel. Si de nombreux professionnels pensent que les réformes vont dans le bon sens, certains d’entre eux, tel que le groupe de promotion Nexity, suggèrent que leur impact restera “marginal”.
L’immobilier neuf : un contexte de plus en plus difficile
500 000, c’est le nombre de logements qu’espère construire le Gouvernement chaque année afin de répondre aux besoins des Français. Un chiffre qui peut paraître optimiste sachant que seules 318 000 mises en chantier ont été enregistrées en 2013. Quant aux 400 000 logements prévus pour l’année 2011, ils paraissent tout simplement hors d’atteinte…
De son côté, la ministre du Logement mise sur la construction de plus de 50 000 logements en loi Pinel au cours de l’année 2015. Là encore, les chiffres paraissent optimistes compte tenu du résultat mitigé obtenu avec le dispositif Duflot (30 000 logements Duflot sont sortis de terre en 2013).
Pourtant, tout n’est pas négatif pour les professionnels du secteur. Pour Alain Dinin, président de Nexity, les mesures annoncées par le gouvernement en matière de relance de la construction devraient “permettre au marché du logement en France de connaître un rebond au cours de l’année 2015”. Il ajoute néanmoins que ce rebond dépendra en grande partie de “la capacité du gouvernement à restaurer la confiance des acquéreurs”.
La loi Pinel comme principal moteur de la relance ?
Assurément, la nouvelle loi Pinel est le signe de la volonté du gouvernement de résoudre cette crise de confiance que traversent les particuliers investisseurs français. Outre le changement de nom du dispositif fiscal en loi Pinel, le terme de “Duflot” ayant été jugé trop “anxiogène”, la ministre a souhaité le rendre plus attractif concernant la réduction d’impôt. L’investisseur en Pinel peut, depuis le premier septembre 2014, défiscaliser jusqu’à 63 000 euros sur 12 ans (contre 54 000 euros sur 9 ans avec le Duflot). Mais ce n’est pas tout, il a aussi la possibilité de mettre en location son bien pour un de ses ascendants (ou descendants) si, bien entendu, celui-ci respecte les plafonds de loyers et de ressources des locataires.
Ajoutons que depuis le premier octobre, la carte du zonage A/B/C a entièrement été révisée. Les villes possédant un marché de l’immobilier tendu ont été rebasculées au sein de la zone A. Pour l’instant, la loi Pinel s’en sort mieux à Paris ainsi que dans les autres villes de la zone A par rapport au reste du territoire.
Il faut donc attendre les premières analyses afin de savoir si la loi Pinel est plus qu’un effet d’annonce et si elle aura des répercussions positives sur l’ensemble du marché immobilier français.