Les capitaux levés pour les fonds immobiliers européens non cotés ont chuté de 60 % en 2009, selon la dernière étude réalisée par l’organisme du secteur INREV. Non seulement ce recul reflète-t-il une lenteur de l’activité du marché immobilier durant l’année écoulée, mais il masque également les travaux préparatoires menés par les gestionnaires de fonds pour l’amélioration des fonds.
Les conclusions du sondage INREV Capital Raising Survey 2009 révèlent que les gestionnaires de fonds ont levé €5,9 milliards au cours de l’année écoulée par rapport à €14,8 milliards l’année précédente.
« Ce que ces chiffres montrent, c’est que 2009 a été une année difficile pour la levée du financement. Ce qu’ils n’indiquent pas en revanche, c’est le changement d’activité des gestionnaires de fonds vers un regroupement et un lancement de fonds répondant aux besoins des investisseurs après la récession. Les gestionnaires de fonds comme les investisseurs s’engagent dans un processus de due diligence pour les nouveaux fonds, et nous devrions voir les fruits de ces efforts en 2010 », a déclaré Lonneke Löwik, director of Research and Market Information chez INREV. Pour 2010, les capitaux levés par les gestionnaires de fonds devraient atteindre €10 ,9 milliards.
Les fonds ont appelé €6,2 milliards en 2009 par rapport à €7,5 milliards en 2008, soit un recul de 17.5 %. On peut constater également que c’est la première fois que les capitaux appelés dépassent les capitaux levés en un seul exercice. Cela montre qu’il y avait une certaine activité sur les marchés sous-jacents où les capitaux ont été utilisés pour les nouveaux investissements ou appelés pour étayer les fonds sous performants. Le pourcentage du capital non appelé sur la période de réalisation de l’étude de 2004 à 2009 était de 26 %.
Les core funds ont levé 87 % des capitaux en 2009, ce qui vient confirmer la tendance des investisseurs à rechercher des fonds à risque et à stratégie de rendement plus faibles. Ils ont également appelé la plus grande partie des capitaux en 2009, soit 91 % de leur total.
Cette transition vers les core funds a également exercé un impact sur les autres styles d’investissement, puisque les fonds d’opportunités n’ont attiré que 4 % des capitaux levés. Cependant, de par le fait que ces derniers ont tendance à lever plus de capitaux par fonds, les volumes sont plus susceptibles d’être impactés plus durement, si le nombre de fonds à lever des capitaux est réduit.
« Nous nous attendons à ce que les investisseurs conservent leur aversion au risque. D’autant que les core funds demeurent le style d’investissement préféré en 2010. Juste un peu plus de la moitié des capitaux levés devrait être allouée à ce style d’investissement », ajoute M. Löwik.
La focalisation croissante des investisseurs sur les antécédents et l’expérience des gestionnaires de fonds se reflète également dans les résultats obtenus, avec 64 % des capitaux levés auprès des mêmes investisseurs. Ceci montre que ces derniers sont plus à l’aise à l’idée d’investir avec des gestionnaires de fonds avec lesquels ils ont collaboré de par le passé.
Les fonds de retraite demeurent le groupe d’investisseurs le plus important, avec 54 % des capitaux levés l’an dernier. Les compagnies d’assurance-vie se hissent en seconde place avec 15 %. Le nombre de fonds souverains est réduit, mais, par volume d’investissement, ceux-ci ont joué un rôle significatif dans les fonds immobiliers non cotés en 2009 à 11 %.
Les investisseurs allemands ont représenté la plus grande source de capitaux, avec 33 % des capitaux levés. Bien qu’il s’agisse d’une réflexion partielle de l’échantillon, on constate une augmentation de 19 points en termes de pourcentage par rapport à l’échantillon similaire sondé pour l’Étude en 2008.
Le Royaume-Uni est la seconde source de capitaux la plus importante. Elle est suivie de la Suisse et des Pays-Bas. C’est aux États-Unis et au Canada qu’on observe le changement le plus marquant, où la plus grande source de capitaux en 2008 représentait 21 %, par rapport à seulement 0 ,1 % en 2009. Ceci pourrait s’expliquer en partie par le fait que les investisseurs se sont focalisés sur les problèmes liés aux fonds d’investissements de leurs marchés domestiques. Ces investisseurs étaient également plus susceptibles d’investir dans des fonds à risque/à rendement plus élevés qui étaient moins actifs en 2009.