La ville de Strasbourg pilote depuis 2008 un programme original pour aider les sans-abris à se réinsérer.
Regard sur cette initiative solidaire.
L’idée de créer un centre d’hébergement pour les sans-abris à Strasbourg a dans un premier temps été lancée par l’association ‘Les enfants de Don Quichotte’. L’association souhaitait créer une structure permettant aux SDF de créer eux-même un village ouvert à tous. Les relations entre l’association et les pouvoirs publics se sont depuis détériorées, et l’association ne participe plus à la gestion de ce programme de réinsertion.
Mais le village Strasbourgeois propose néanmoins une solution alternative pour les personnes marginalisées et à la recherche d’un logement. La structure s’adresse en effet aux personnes sans domicile fixe, et en situation d’échec depuis plusieurs années.
Les candidats qui souhaitent intégrer le village doivent passer un entretien avant d’être accueilis.
Le village
Celui-ci dispose d’une vingtaine de chalets. Ces derniers sont posés sur des pilotis, au centre d’un terrain d’un hectare. La place centrale du village est bordée par des locaux collectifs et des bureaux occupés par les salariés de la société Adoma* (agents d’accueil et travailleurs sociaux).
L’intérieur des chalets est simple et fonctionnel : une 20aine de m² par personne, avec salle d’eau et cuisine. Les bâtiments sont disposés de manière à garantir un minimum d’intimité entre les résidents.
Le règlement intérieur de la structure est plus souple que dans la plupart des autres centres d’hébergement. Mais il existe tout de même un certain nombre de contraintes : pas de visites entre 22h et 6h, pas de consommation d’alcool ou d’autres substances dans les espaces publics …
Plus qu’un simple hébergement
Un accompagnement social doit permettre aux résidents de cette structure de retrouver une dignité de manière durable.
Et c’est sans doute là l’une des principale caractéristiques de ce programme. L’accueil des personnes ne se limite pas à un ou quelques jours. Les résidents disposent en général de deux à trois ans pour retrouver un emploi et un logement individuel. Cette stabilité doit permettre de donner aux résident une seconde chance.
Quelques chiffres :
– La construction du village a coûté près de 4 millions d’euros. Cet investissement a été financé par Adoma*, une société mixte détenue par l’Etat français.
– Adoma dispose en France de plus de 1000 places d’hébergement d’urgence et de stabilisation. Cette société gère trois autres villages de chalets, à Ivry-Sur-Sein (Val-de-Marne), Serris (Seine-et-Marne) et Caen (Calvados).
Suggestion de lecture :
Journal Libération, ‘Les chalets de la deuxième chance’, Mardi 27 Juillet 2010.