Un prêt-relais qui arrive à son terme … et toujours pas un acheteur en vue.
Selon l’Afub (Association française des usagers des banques), 30.000 ménages français ayant contracté des prêts-relais ou des prêts à taux variables pourraient avoir des difficultés pour faire face à leur dette dans les mois qui viennent.
Serge Maitre, le secrétaire général de l’AFUB, précise que ce chiffre est une « extrapolation » pour toute la France à partir du nombre de dossiers que l’AFUB a reçu concernant les prêts-relais qui arrivent ou vont arriver à expiration (2.000 au moment de la publication des chiffres fin septembre 2008) .
La situation est-elle réellement critique pour ces ménages ?
Oui, la situation est critique pour de nombreux ménages !
Soyons clairs :
- De nombreux particuliers sont obligés de baisser le prix de leur bien
La priorité pour les personnes ayant un prêt relais en cours reste de vendre leur bien rapidement. En effet, il n’est jamais bon de payer un crédit-relais trop longtemps au risque d’être au pied du mur quand le prêt arrive à échéance. Mais difficile de vendre en ce moment, même avec une diminution importante du prix de vente. Et ce manque à gagner devra dans tous les cas être compensé lors du remboursement du crédit. Avec au final une baisse du pouvoir d’achat et un effet de paupérisation pour ces personnes.
- De nombreux particuliers n’arrivent pas à vendre leur bien immobilier
Comment un ménage peut-il s’en sortir financièrement dans cette situation ? Comment rembourser, à la date « t », le montant demandé par la banque si le bien n’a pas été vendu ? Comment rembourser 200 000 euros par exemple, sans avoir vendu un bien que l’on comptait vendre à cette somme ? Où / comment trouver une pareille somme ? Les personnes / familles (sic) dans cette situation peuvent tout à fait voir leur biens saisis par leur prestataire bancaire !
On comprend mieux dans ces conditions que ces questions peuvent représenter des préoccupations importantes à court terme.
Discussion
Certes, le retournement du marché immobilier était à prévoir.
Mais le choc financier international était pour sa part difficilement prévisible. Et ce choc exogène a sans doute eu un effet accélérateur.
Force est donc de constater qu’il y a aujourd’hui une réelle urgence pour certains foyers qui se trouvent, ad hoc, dans une situation très délicate. Le président du Mouvement pour la France Philippe de Villiers a, comme l’AFUP, demandé à Nicolas Sarkozy de « décréter un moratoire sur les prêts-relais » afin de « ralentir une propagation de la crise à notre pays ».
Et les analystes, acteurs du milieu immobilier, financier, économique, associatif et même politique n’ont pas tort de souligner les conséquences parfois brutales du retournement du marché immobilier pour de nombreuses personnes / familles.